vendredi 9 novembre 2007

Perturbations automnales

Un nuage noir couvre Beyrouth. Dans l’échancrure, un pan de ciel bleu comme un dernier adieu.
J’entends les gouttes de pluie tambouriner sur les vitres. Il fait nuit noire à 17 heures. Plus de café le matin sur la terrasse, plus de ballades nocturnes sur la corniche, plus de brasses coulées dans les eaux calmes et turquoise des Bains militaires, plus de soirées saturées du parfum des jasmins. Je suis Chti mais déteste la pluie. Elle agglomère la poussière des rues de la ville sans cesse en travaux. Elle colore la mer en gris. Elle rend triste. J’ai le cœur serré comme si ces perturbations climatiques menaçaient la joie nouvelle qui m’habite depuis quelques mois. Le bonheur est fugace, je le sais, je le sens. Un fil si fragile sur lequel chacun tente de trouver son équilibre. Un coup de vent et le funambule se casse la figure. Il n’y a pas de filet, faut pas rêver ! Le bonheur est fugace, je le sens, je le sais. Ça laisse combien de temps docteur ? Combien de temps avant l’orage ? Combien de temps pour assembler ces moments magiques réduits bientôt à de poignant souvenirs, ou pire au film obsédant que l’on se passe en boucle pour nourrir une malsaine nostalgie ? Oui, dites-moi combien de temps peut-on aimer sans souffrir… Le pan de ciel bleu est phagocyté par le nuage noir. Je mets mon imperméable pour me rendre chez le prof d’arabe. L’été est mort.

3 commentaires:

Unknown a dit…

Ici Paris, sans être Chti, je n'aime pas la pluie. Ici aussi, tout est gris. La Vallée du Rhône est loin, le bleu du ciel aussi. Et en ce samedi après midi, la même sensation que toi...Beaucoup de choses sont éphémères, mais on ne sait jamais lorsqu'elles cessent d'être.

Myriam Moreau a dit…

Aurelie, De retour a JKT sans avoir la grande forme. Que se passe-til ? ne ressere pas ton coeur si vite, surtout pas a Beyrouth ou tout va si vite et qui malgre les annees de guerre, se reprend a etre la plus belle ville du moyen-orient, comme avant di !
Ma belle un baiser en plus MM

Unknown a dit…

Ma belle, la provence sous sous la neige et le froid. Je fond devant ma cheminée et me dit que je n'aurais pas le courrage de te rejoindre à Mar Moussa en plein mois de novembrbrbrbrbrbrbr... Un grand salam au géant de la montagne de Moïse l'Abyssin

bisou
catherine de velaux City