mardi 22 avril 2008

Désir recomposé

« Désir : qui, sauf les prêtres voudrait appeler ça manque ? », « Nous parlons de quelque chose à la fois réel et imaginaire », « Le paradoxe du désir, c’est qu’il y a une extrême jouissance à ne pas encore en jouir », « Le désir ne doit jamais être interprété ».
Ces citations et quelques autres, en anglais, en arabe et en français, tapissent un mur en plâtre dans le lobby du Théâtre Medinat. Un mur, percé d’une ouverture, qui porte en son milieu une étagère sur laquelle sont posés des livres de Spinoza, Guettari et Cortázar ainsi qu’un cactus. Cette installation, excitante et piquante, est le fruit du travail de deux critiques d’art, l’une Nataza Ilic basée à Zagreb et l’autre Stephen Wright, chercheur à l’Institut national de l’histoire de l’art à Paris.
Une cloison pour évoquer une attraction ? Le paradoxe veut inciter le visiteur à déconstruire la définition générale du désir pour échapper à une vision normative. Echappez-vous, semble signifier la porte ouverte, fuyez les notions abstraites, figées qui enferment. « Notre époque n’est pas érotique », confirme Stephen Wright.
L’œil se ballade à travers les extraits d’œuvres de Hölderlin, Joyce, Marx, Deleuze, Foucault, Rousseau, Char…J’aime particulièrement un vers de ce poète qui figure à gauche du mur : « Le poème est l’amour réalisé du désir demeuré désir ».
Cette installation clôt le Home Works IV, un forum des pratiques culturelles qui se tient tous les deux ans à Beyrouth autour d’expositions, de conférences, de spectacles. Aujourd’hui commence un festival de danse.

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