dimanche 24 février 2008

Le keffieh

Mon père m'a offert un keffieh noir et blanc, déniché dans un souk en Syrie. Ce foulard, devenu avec Yasser Arafat l'emblème de la cause palestinienne, me vaut souvent des sourires ou des clins d'oeil complices à Beyrouth. Il faut dire que j'habite Hamra, un quartier mixte et plutôt ouvert. Ce week-end, je suis invitée à Saïda, dans le sud, fief sunnite du défunt Premier ministre Rafic Hariri. Mon hôtesse me demande gentiment de troquer mon keffieh contre un foulard en mousseline bleu. Dans la société libanaise hyperpolarisée, vêtements et couleurs traduisent, qu'on le veuille ou non, une appartenance partisane. Vert et jaune c'est le Hezbollah, orange le Courant Patriotique Libre d'Aoun, bleu le Courant du Futur de Hariri...
"Même mon porte-clé orange, je préfère le cacher", explique cette femme chiite qui voue aux gémonies tous ces partis responsables selon elle de l'impasse actuelle.

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