mardi 12 février 2008

Retour à Beyrouth

Dans la Toyota noire qui m’emmène à l’aéroport de Roissy, NRJ diffuse sans arrêt des spots de pub pour la Saint-Valentin. Un vrai matraquage, une forme de chantage : « Si vous l’aimez vraiment, offrez-lui une fleur, un bijoux, un parfum, un voyage... » et pourquoi pas le package !. Dans le 4x4 qui vient me chercher à l’aéroport de Beyrouth, La Voix du Liban évoque également le 14 février prochain. La Saint-Valentin libanaise sera chaude, pas forcément au sens érotique du terme. Une grande manifestation est organisée pour commémorer l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri. L’escalade verbale de ces derniers jours fait craindre un dérapage. Dimanche dernier, Walid Joumblatt, le leader druze, a lancé une violente attaque contre le président syrien et contre le chef du Hezbollah : « Vous voulez le chaos ? il sera le bienvenu. Vous voulez la guerre ? elle sera la bienvenue. Nous n’avons pas de problème avec les armes, pas de problème avec les missiles. Nous vous les prendrons. Pas de problème avec le martyre et le suicide non plus ». Voilà le niveau du débat politique actuel.
Romantique en France – les journaux vont certainement éditorialiser sur le présent que Nicolas offrira à Carla – la Saint-Valentin sera hautement politique au pays du Cèdre.

En guise de bienvenu, un drôle de message publicitaire s’est affiché automatiquement sur mon téléphone mobile : « La situation au Liban est instable. Soyez la première prévenu. Souscrivez dès maintenant au service d’urgence mis à jour 24 heures sur 24. Envoyez juste deux SMS vides au 1085 ». Je vais plutôt me faire enregistrer à l’Ambassade de France. Quant aux SMS, je les réserve à mon jules pour la Saint-Valentin !

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