vendredi 21 septembre 2007

Jour de deuil national

B. a entendu l’explosion puis, de sa terrasse au dixième étage, il a vu une épaisse fumée noire s’élever dans le ciel. M. a pressenti le drame en entendant les sirènes. L. s’est inquiétée parce que ses textos se sont anormalement bloqués. Autant de signes avant coureurs d’un attentat à la voiture piégée que chacun redoutait sans vouloir y croire.

Dans le journal, une amie regarde les noms de morts et des blessés. Ouf, son ex qui passe tous les jours par Sin el Fil, lieu de l’explosion, ne figure pas sur cette liste macabre. On oublie souvent de parler des blessés. Ça veut rien dire d’ailleurs ce mot « blessés », il est trop vague pour exprimer la tragédie de vies brisées : une égratignure, une jambe en moins, devenir aveugle, sourd, fou… De toute façon l’ancienne existence s’arrête et ne reprend plus jamais comme avant.

Beaucoup de magasins ont tiré le rideau, les écoles sont fermées. Même le ciel, pour la première fois depuis mon arrivée, porte le deuil.

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