mercredi 19 septembre 2007

Naïma

Déjà, en France, aller chez le coiffeur, je déteste. Tous ces miroirs en abyme, le regard que l’on ne sait où poser. Sur la voisine ? c’est impoli. Sur le coiffeur ? c’est stressant. Sur le magazine imposé dès l’entrée ? c’est Gala ou Voici. Non décidément je n’aime pas. A l’étranger, cette sortie capillaire devient un supplice. J’appréhende la choucroute laquée et n’assume pas la comparaison de mes cheveux filasses avec les épaisses chevelures des belles libanaises. Un ami voyageur m’a pourtant assuré que seule une visite chez le coiffeur ou le barbier permettait de pénétrer en profondeur une culture… Alors je me lance et pousse la porte du salon Jean Najm. Le patron est un sosie de Sean Connery. Il m’accueille par un tonitruant «Shu Habibi (on fait quoi ma chérie ?) qui fait fondre mes préventions. Café, potins, sourire… Ni presse ni obséquiosité mais une gentillesse délicieuse et une jolie coupe. A la sortie de chez le coiffeur, comme nous disons santé en tendant notre verre ou bonne appétit avant d’entamer un plat, les Libanais vous disent « Naïma » (que Dieu te comble de ses grâces).

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