dimanche 23 septembre 2007

Un dimanche à Tyr

Pendant longtemps je me réjouissais de connaître Tyr tout en regrettant de ne pas avoir visité Sour. J’ignorais qu’il s’agit en fait des deux noms (arabe et antique) d’une même ville située au sud du Liban.

Dans le souk de Sour-Tyr, les gens se pressent pour acheter fruits et légumes en prévision de l’Iftar (rupture du jeûne pendant le Ramadan). Les concombres sont minis, les courgettes tordues, les tomates non calibrées. Lustrés par la rosée matinale, pommes, prunes, oranges, brugnons, grenades, forment d’impeccables pyramides.

Sur la plage encombrée de canettes de coca et de bouteilles de bière, un homme fume le narghilé, assis sur une chaise en plastique bleu. On dirait un tableau de Magritte. L’odeur sucrée de sa pipe à eau se mêle aux embruns. Plus loin, sur les rochers en bordure de mer, comme des hérons immobiles, les pêcheurs ont lancé leurs lignes en silence. Il est midi.

J’erre au milieu des ruines romaines, saluée par quelques Casques bleus asiatiques.

Sur la digue, une voiture rouge croise depuis trente minutes. Elle va, elle vient. Quand je m’enfonce dans la ville elle me suit, quand j’aborde le port elle est encore là. L’homme sort un instant de son véhicule et marche juste derrière moi. Je me sens alors comme un plancton pisté par un squale. Bientôt sauvée par le gong, en l’occurrence l’appel à la prière qui fait fuir cet importun.

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