mercredi 19 septembre 2007

la guerre de trop a bien eu lieu

La Guerre de trop
C’est l’heure de l’Iftar (la rupture du jeun pendant le ramadan), les rues sont presque vides. Georges vient me chercher pour une soirée salsa et s’attarde à discuter avec mon proprio, Zico. Bientôt dans la pénombre (une nouvelle coupure d’électricité), ils parlent de la guerre… Zico qui a retrouvé son arme de « combattant » raconte son engagement dans le parti communiste, ses « trois montées » au front contre les Syriens, les Phalangistes (milice chrétienne) et Amal (milice chiite). Ensuite il a fait ambulancier, les voisins du quartier se demandent encore comment il en est sorti vivant. Georges, le proustien, a tenté lui aussi l’entraînement paramilitaire mais de l’autre côté. Enrôlé dans un camp des phalanges, il n’y est resté qu’un soir s’éclipsant discrètement : « faire des badoulés, c’était pas mon truc ! », confie-t-il avec son sourire mélancolique. Un jour, il s’est retrouvé dans le quartier ouest musulman alors que des rumeurs de « kidnapping de chrétiens » se répandaient dans la Beyrouth. Coup de téléphone à une copine palestinienne qui elle-même appelle un leader du Fatah (parti de Yasser Arafat). Et c’est un convoi de l’OLP qui a lui a permis de sortir de la nasse !
Le conflit de 2006 avec Israël reste pour tous les deux la guerre de trop. Le ressort est cassé. Georges a voulu aider à la distribution de vivres sans parvenir à dépasser la remontée de souvenirs traumatisants. Paralysé ; Zico a refusé de s’impliquer : « je pouvais plus sentir cette odeur… tous les déplacés…j’ai juste donné un coup de main à un mouvement de défense civile, explique-t-il avant de lancer provocateur : l’après midi, j’allais à la plage ! »

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