La Guerre de trop
C’est l’heure de l’Iftar (la rupture du jeun pendant le ramadan), les rues sont presque vides. Georges vient me chercher pour une soirée salsa et s’attarde à discuter avec mon proprio, Zico. Bientôt dans la pénombre (une nouvelle coupure d’électricité), ils parlent de la guerre… Zico qui a retrouvé son arme de « combattant » raconte son engagement dans le parti communiste, ses « trois montées » au front contre les Syriens, les Phalangistes (milice chrétienne) et Amal (milice chiite). Ensuite il a fait ambulancier, les voisins du quartier se demandent encore comment il en est sorti vivant. Georges, le proustien, a tenté lui aussi l’entraînement paramilitaire mais de l’autre côté. Enrôlé dans un camp des phalanges, il n’y est resté qu’un soir s’éclipsant discrètement : « faire des badoulés, c’était pas mon truc ! », confie-t-il avec son sourire mélancolique. Un jour, il s’est retrouvé dans le quartier ouest musulman alors que des rumeurs de « kidnapping de chrétiens » se répandaient dans la Beyrouth. Coup de téléphone à une copine palestinienne qui elle-même appelle un leader du Fatah (parti de Yasser Arafat). Et c’est un convoi de l’OLP qui a lui a permis de sortir de la nasse !
Le conflit de 2006 avec Israël reste pour tous les deux la guerre de trop. Le ressort est cassé. Georges a voulu aider à la distribution de vivres sans parvenir à dépasser la remontée de souvenirs traumatisants. Paralysé ; Zico a refusé de s’impliquer : « je pouvais plus sentir cette odeur… tous les déplacés…j’ai juste donné un coup de main à un mouvement de défense civile, explique-t-il avant de lancer provocateur : l’après midi, j’allais à la plage ! »
mercredi 19 septembre 2007
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