mercredi 7 mai 2008

Ville morte

Beyrouth est déserte. Une ville morte comme dans ces westerns américains où les cow-boys, armes au poing attendent l’attaque imminente des bandits. Drôle de contraste avec l’atmosphère primesautière qui régnait ces derniers jours, la floraison des gardénias et les janacondas qui forment des charmilles bleutées au dessus de la chaussée. C’est la grève générale. Des manifestations contre l’envolée des prix étaient prévues à l’appel de la Confédération générale des travailleurs du Liban (principale organisation syndicale du pays). Dès 7h30, elles ont été suspendues suite à l’explosion d’une grenade à Korniche el Mazraa. L’armée est déployée, la route vers l'aéroport bloquée, on entend des coups de feu près de l’Université libanaise, des affrontements seraient survenus entre Amal et le Courant du Futur…
Au coin de ma rue, deux gros chars bleus ont pris place et les Forces de sécurités intérieurs viennent chercher des sandwiches chez mes voisins épiciers, l’un des rares magasins restés ouverts aujourd’hui.

1 commentaire:

sylvie a dit…

Bonsoir,
l'actualité se télescope: je viens de lire la présentation de votre blog dans La Chronique d'Amnesty, et les infos du soir en France parle des affrontements à Beyrouth, évoquant jusqu'au risque de guerre civile. Je ne connais pas assez bien le Liban malgré des drames récurrents.En novembre dernier, des auteurs libanais étaient à l'honneur en France dans le cadre de la manifestation littéraire "Les Belles étrangères". Je suis bibliothécaire et j'avais à cette occasion lu et présenté plusieurs des auteurs sélectionnés. Depuis je me sens plus proche de leur quotidien, plus au fait de leurs préoccupations, mais j'ai bien conscience du décalage entre ma réalité "parisienne" et la leur.Votre blog est pour moi une découverte et une lecture passionnante. Merci et bon courage.

Sylvie