mardi 27 mai 2008

Jours d'allegresse

L’émir du Qatar a sifflé la fin de la récré et tout le monde est rentré dans le rang. Terminées les conneries ! Sur la route de l’aéroport, une affiche exprime la gratitude des Libanais envers le cheikh qatari Hamad ben Khalifa. La Banque Audi en profite aussi pour faire sa publicité et ressort les mêmes affiches représentant un soleil rayonnant qu’elle avait déjà utilisées pour célébrer la fin des 33 jours de guerre en 2006. Les institutions financières aiment recycler.

Difficile d’échapper à l’image omniprésente du général Sleimane, roide dans son uniforme et sous sa casquette pinochesque mais au look de bon père de famille un peu terne en tenue de civil. Dès le samedi, des calicots aux couleurs du Liban fleurissent tout le long de la route côtière qui mène de Beyrouth à Amchit, le village du futur Président. Chaque banderole félicite le général qui ne sera pourtant élu que le dimanche par 118 voix sur 127 ! J'assiste à ma première leçon de démocratie consensuelle à la libanaise.

Depuis une semaine, il règne à Beyrouth et surtout dans le Centre ville, une atmosphère d'allégresse, doux mélange de légèreté et de liesse populaire. On lâche des ballons blancs, on suçote une glace Haagen-Das sur la place de l’Etoile, un trouffion m’offre une fleur de gardénia. La fiesta continue lundi. Je n’arrive pas à distinguer les tirs des feux d’artifices des tirs de joie ni des tirs tout court sur la Corniche Mazraa où des accrochages entre le Courant du Futur et le Hezbollah font seize blessés. Chaque fois, le cœur fait boum. Ma décision est prise, je vais boycotter les belles bleus et les belles rouges du 14 juillet.
La fête se poursuit encore mardi puisque je réussis l'examen d'arabe me permettant de passer dans la classe supérieure. Je gratte tous les points dans l’exercice sur les formules de politesse. Un sans faute en toute modestie. Il faut dire que je les répète tous les soir avant de m’endormir à la place de la prière : Dieu y trouve son compte de toute façon ; que l’on mange, que l’on voyage, que l’on se couche, que l’on se réveille, que l'on b...., rares sont les occasions où l'on omet de convoquer le Très Haut : Allah Issalmak, Alla marak, Katter kheir Allah, Allah iwasselak bikheir, Inshallah betruh u btji bessalame.

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