dimanche 11 mai 2008

samedi precaire

J’ai profité d’une accalmie vendredi pour filer chez Leïla. Un militaire me conseille de faire fissa. Je marche, je cours, je vole… Le gardien d’une banque qui me voit tous les matins demande si tout va bien. « Oui, oui… ». Les rues sont tenues par le Hezbollah. Les bennes à ordures débordent, des bris de verre jonchent le sol.
Le 10 mai, L’Orient-le-Jour titre sur Une victoire à la Pyrrhus du Hezbollah. Pro-gouvernemental, le journal n’admet pas la défaite de son camp. Le parti de Nasrallah a démontré sa force et sa supériorité militaire. L’armée est restée passive, voire, complice à Beyrouth Ouest. Cependant le Hezbollah n’a-t-il pas commis une erreur en s’attaquant aux organes de presse ?

Après un petit déjeuner gargantuesque, on se défoule au sport puis je vais visionner un DVD et boire du vin chez Iskandar. La tension actuelle fait remonter les souvenirs de la guerre civile. Sirène me raconte qu’elle et son mari ont dormi dans le corridor comme dans les années 80. Iskandar qui a des origines palestiniennes évoque son enlèvement par les Forces libanaises il y a vingt ans. Toute la journée, les informations maintiennent le suspense : on a tiré sur le cortège funéraire de militants pro-Hariri, le Premier ministre Siniora prétend qu’il ne cèdera pas aux demandes du Hezbollah avant de faire volte-face. Les revendications de l’opposition sont acceptées. Les miliciens se retirent du quartier et les blindés de l’armée prennent leur place.
Le soir, je vomis toutes mes tripes : excès d’alcool et de stress. Dimanche, j’irai à la Première communion de Camille.

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