vendredi 19 octobre 2007

Un œnologue canadien à Beyrouth

Son fil rouge à lui c’est le vin. Professeur d’œnologie au Canada, né en France dans le sancerrois (tout de même !), Jean-Luc s’offre lui aussi une année sabbatique pour visiter les vignobles de Georgie, d’Arménie, de Turquie, de Syrie, du Liban… Rencontré à Damas début octobre, je le retrouve à Beyrouth après sa tournée des caves libanaises. Ses questions ressemblent à celle d’un médecin qui établit son diagnostic : « tu préfères le blanc ou le rouge ? sec ou fruité ? » Nous voyageons quelques instant à travers à les terroirs français (Chablis, Sancerre, Irancy) avant qu’il ne sorte un carnet où figurent ses appréciations et notes. « Pour toi, je dirais : chez Wardi, la perle du Château qui a une belle densité, le Château Kefraya mais attention ni 2001, ni 2002 ! Quant au Brétèche 2006 c’est SVNIV c’est-à-dire sans vice ni vertu… Le Blanc Perle des caves de Kouroum exhale une odeur de compote de pomme et le Rosé d’amour 2005 tu oublies ou alors juste pour la couleur ! »
Jean-Luc parle bien des vins et encore mieux des hommes. En particulier de ce propriétaire du Clot Saint Thomas, qui sort 45 000 bouteilles par an sans jamais avoir suivi d’école d’œnologie. « Saïd Touma travaille exclusivement au goût, explique Jean-Luc admiratif, il ne comprend ni le français ni l’anglais et comme je ne pige pas l’arabe on a parlé à travers la dégustation. » Chaque soir le viticulteur libanais sort une bouteille de sa cave, qu’il déguste en regardant la lune. Un nectar que justement le Canadien avait qualifié de vin de méditation dans son petit carnet. Avant de quitter Beyrouth, Jean-Luc me laisse deux bonnes bouteilles. Paraîtrait que je lui rend ainsi « service » parce qu’il ne peut les transporter.

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