mardi 2 octobre 2007

voitures blindees, taxis, bus

Dans le journal L’Orient le Jour du 26 septembre, soit une semaine après l’attentat à la voiture piégée, je note un encart publicitaire : « Vente et location de véhicules blindés : 03 290 399 ». Juste en dessous, une annonce propose des cours d’espagnol à l’Institut Cervantès. Le quotidien de Beyrouth.

Chaque jour que Dieu fait, les voitures s’imbriquent les unes dans les autres formant un cortège compact sur l’autopont qui relie (ou sépare selon les aléas politiques) l’Ouest et l’Est de Beyrouth. Les taxis interpellent le moindre piéton à coups de klaxon pour lui dire « Alors tu montes ou tu montes pas » et les jeunes font crisser les pneus de leur décapotable. Prisonnier d’un embouteillage, mon chauffeur doit se demander pourquoi je lui parle tout d’un coup d’omelette ! Il faut absolument que je travaille ma prononciation. A nouveau j’ai confondu ra’ja (embouteillage) et rajja (omelette).
Abordée dans le bus par un inconnu, souvent je mens. Je m’invente un mari et fonde une famille fictive : un ou deux enfant, jamais plus, c’est pas crédible. Mon époux est à Paris, il bosse, je voyage… Mais il arrive qu’au terme de la discussion, l’inconnu s’avère un ami potentiel. Alors, toute honte bue, il faut détricoter le mensonge sous l’œil goguenard de l’interlocuteur.

Pour indiquer la destination finale au taxi collectif, on donne le nom d’un centre commercial (ABC, Sodeco) ou d’une banque (BNPI, Audi), rarement la patronyme d’un personnage historique. Pourtant, les plaques célébrant Riadh el Sohl, Karamé, Lahoud existent… Est-ce une manière pour les Libanais de manifester le peu d’estime qu’ils accordent aux hommes politiques incapables de préserver leur pays de la tourmente ? Les symboles du capitalisme triomphant présentent-ils de meilleures garanties de sécurité ?

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